Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Comme l’Italie, la Grèce fait face à une nouvelle vague d’arrivée de migrants. Rien qu’au cours du week-end de Pâques, 700 personnes sont arrivées sur les côtes du pays. Sur le premier trimestre 2015, le nombre de personnes arrivant en Grèce par voie maritime a triplé, atteignant plus de 10 000 arrivées, contre un peu moins de 3 000 sur la même période en 2014.
Répondre au déficit de centres d'hébergement
C’est pour répondre à cette situation que plusieurs ministres grecs concernés par la question se sont réunis mardi 14 avril avec les garde-côtes grecs pour lancer un plan d'urgence. Le gouvernement grec compte commencer par créer de nouveaux centres d'accueil pour les migrants.
Les réfugiés en Grèce, une urgence, selon le HCR, qui souligne que les possibilités d'hébergement sont actuellement très limitées en Grèce. « Les 1 000 places existantes ne couvrent pas les besoins des demandeurs d'asile et des mineurs non accompagnés. Pas besoin de preuves, il suffit de regarder les statistiques des demandes d'asile : chaque année, environ, il y a 10 000 personnes », résume Dafni Kapetanaki, du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Des chiffres qui ne prennent pas en compte ceux des migrants qui n'ont pas accès à ces centres, car ils ne demandent pas l'asile dans l’optique de pouvoir poursuivre leur voyage. Selon le règlement Dublin II, toujours en vigueur , c’est en effet le pays d'arrivée – celui où le migrant a été officiellement identifié pour la première fois en Europe – qui doit traiter les demandes d’asile.
Rapatriement sur le continent
Parmi les mesures évoquées lors de la réunion de ce mardi, le gouvernement grec compte désormais transporter directement des îles vers le continent où se trouveront donc les nouveaux centres tous les nouveaux arrivants, quel que soit leur statut. Des bâtiments de l'armée auraient déjà été réquisitionnés et des examens médicaux seront également organisés.
Par ailleurs, le gouvernement grec a annoncé que les réfugiés syriens qui fuient la guerre auront accès directement aux papiers, via une procédure déjà facilitée. Mais pour le gouvernement d'Alexis Tsipras, le problème reste le même que pour le précédent gouvernement. Il demande que la gestion des flux de migrants soit traitée au niveau européen et pas uniquement par les pays d'entrée, en en particulier la Grèce et l'Italie.