Avec notre correspondant au Vatican, Antoine-Marie Izoard
Dans le protocole du Saint-Siège, une règle non-écrite mais connue de tous au sein de la diplomatie, veut que le Vatican n’accorde pas son agrément, d’ordinaire, aux candidats homosexuels ou divorcés remariés. Plus d’un mois après le départ de son ambassadeur près le Saint-Siège, la France n’a toujours pas reçu de réponse du Vatican à la demande d’agrément déposée en janvier dernier pour la nomination de Laurent Stefanini, actuel chef du protocole à l’Elysée. D’aucuns évoquent un blocage à Rome au prétexte que le diplomate choisi par Paris serait homosexuel. Pour autant, le président français maintient son candidat.
S’il est vrai que ce choix peut apparaître comme une provocation deux ans après l’adoption du mariage homosexuel, plusieurs observateurs avancent que le candidat, ancien premier conseiller dans cette même ambassade au début des années 2000, est un diplomate de qualité. Par ailleurs, ce catholique vit en toute discrétion son homosexualité, ce qui n’était pas le cas d’un autre diplomate français, refusé par le Vatican il y a huit ans.
Si l’absence de réponse du Vatican ne présage rien de bon, l’écho médiatique de cette affaire traitée avant tout par l’administration vaticane va revenir aux oreilles du pape François qui pourrait, lui, se montrer moins rigide.