Ed Miliband prêt à abolir le statut fiscal «non dom» au Royaume-Uni

En Grande-Bretagne, le parti travailliste annonce qu'il est prêt à abolir le statut controversé de non-résident fiscal qui permet à certains privilégiés de payer moins d'impôts au Royaume-Uni. A moins d'un mois des élections législatives du 7 mai, le candidat du Labour, Ed Miliband, veut avec cette mesure se démarquer franchement de son adversaire conservateur, alors que le scrutin s'annonce plus serré que jamais.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Face à des sondages qui s'obstinent à ne pas départager travaillistes et conservateurs, l'équipe d'Ed Miliband passe à l'offensive en revenant aux fondamentaux: le Labour se veut du côté des plus modestes. Ed Miliband a donc choisi de s'en prendre aux super-riches qui bénéficient d'un statut quasi unique dans le monde, le statut de non-résident ou « non dom » en anglais. Privilège normalement accordé aux Britanniques ou expatriés dont la résidence permanente n'est pas au Royaume-Uni, ce statut les exempte de payer des impôts sur leurs revenus venant de l'étranger.

Les non-résidents qu'on estime à environ 116 000 sont souvent des dirigeants de grandes compagnies et de riches expatriés, notamment les oligarques russes très présents à Londres, mais qui accumulent leur fortune ailleurs. S'il est élu en mai, Ed Miliband promet ainsi d'abolir un statut injuste et qui, selon lui, fait de la Grande-Bretagne un paradis fiscal «offshore».

Le parti Labour affirme que la disparition de ce privilège permettrait au fisc britannique de lever des centaines de millions d'euros. Mais leurs adversaires conservateurs n'ont pas tardé à critiquer une mesure qui n'affecterait en réalité que quelque 5 000 non-résidents et que les travaillistes eux-mêmes avaient exclue il y a peu, estimant en janvier dernier qu'une abolition ferait fuir les grandes fortunes et coûterait de l'argent au Trésor britannique.

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