Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Le tollé est général, et les organisations de défense de la presse, l’opposition turque comme nombre de diplomates européens ont dénoncé cette nouvelle censure du Net, dont la Turquie est championne du monde.
Habitués, les 35 millions d’internautes turcs ont certes été prompts à modifier les noms de domaine de connexion, ou à recourir à des tunnels numériques cryptés pour contourner l’interdiction.
Près d’une semaine après l’attaque du palais de justice, les fournisseurs d’accès avaient été saisis d’une requête en blocage d’accès par la Direction des télécommunications, officiellement parce que la famille du procureur qui avait été pris en otage puis tué mardi était dérangée de voir circuler sur Internet les images du magistrat menotté, bâillonné et menacé d’un pistolet sur la tempe.
La semaine dernière déjà, les réseaux sociaux d’abord, durant la prise d’otage, puis plusieurs sites d’information, avaient été bloqués pour prévenir toute propagande terroriste, sur décision d’un magistrat. En fin de journée lundi, Twitter et YouTube demeuraient inaccessibles, alors que Facebook avait été rapidement rouvert, après avoir éliminé semble-t-il les contenus indésirables.