Crash de l'A320: Berlin confirme les tendances suicidaires du copilote

Les révélations sur la personnalité du copilote de 27 ans, Andreas Lubitz, accusé d'avoir précipité l'avion sur la montagne, se succèdent. Selon plusieurs médias allemands, le jeune pilote souffrait de problèmes psychiatriques et s'inquiétait des conséquences de ses problèmes de santé pour sa carrière. Il a même suivi des traitements pour des tendances suicidaires dans le passé, a indiqué ce lundi 30 mars la justice allemande. A Berlin, on s'interroge sur un assouplissement du secret médical pour les métiers dits à risque.

Avec notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut

« Le pilote a été en traitement psychothérapeutique pour des tendances suicidaires il y a plusieurs années ». Le procureur de Düsseldorf, Ralf Herrenbrück, a donc confirmé des informations de presse qui faisaient état de problèmes psychologiques d'Andreas Lubitz durant sa formation de pilote, des problèmes qui l'avaient conduit à interrompre ce cursus.

Le parquet de Düsseldorf a toutefois précisé que ces traitements pour tendances suicidaires s'étaient limités à une période antérieure à l'obtention par Andreas Lubitz de sa licence de pilote. Le procureur a ajouté que des consultations médicales plus récentes avaient eu lieu sans en dire plus sur leurs raisons.

De son côté, la presse allemande a affirmé que de nombreux médicaments destinés à traiter des problèmes psychologiques avaient été retrouvés au domicile d'Andreas Lubitz. Le quotidien Bild am Sonntag avait ce week-end parlé d'un décollement de la rétine.

Ces diverses informations alimentent en Allemagne un débat sur le secret médical et la nécessité ou non de l'assouplir pour des métiers à risque comme celui de pilote. Des responsables politiques soutiennent cette proposition ainsi que le patronat allemand. L'ordre des médecins s'y oppose.


Le crash va coûter cher aux assureurs de la Germanwings

Les assureurs de la compagnie allemande sont à pied d'œuvre pour déterminer le montant des indemnisations qui devront être versées. Ils commencent à y voir plus clair, comme nous l’explique David Le Franc, expert en gestion de crise aérienne et indemnisation des victimes :

« Pour les familles des victimes, on serait autour de 200 millions d’euros, pour la totalité des préjudices qui ont été subis, c'est-à-dire essentiellement des préjudices économiques et des préjudices moraux. Puis il ne faut pas oublier deux autres coûts extrêmement importants. Tout d’abord, les habitants de la région où le crash a eu lieu, ils ont été particulièrement choqués de ce qu’ils ont vu, ils ont le droit à une indemnité. Le deuxième coût important est celui de l’Etat français qui a mobilisé des moyens humains et matériels. La facture de l’Etat français doit être présentée aux assureurs de la Germanwings. »

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