Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Retrouvée dans une Angleterre devenue majoritairement protestante, la dépouille de Richard III sera enterrée jeudi selon le rite anglican, mais avant cela les autorités catholiques ont voulu, elles aussi, rendre hommage à ce roi médiéval catholique. Le cardinal Vincent Nichols a donc célébré une messe de requiem dans l'église Sainte-Croix de Leicester, à quelques rues de la cathédrale où est exposé le cercueil de Richard III.
Ces célébrations sont notamment destinées à réhabiliter un monarque dont la réputation de tyran sanguinaire a été immortalisée par la pièce Richard III de William Shakespeare. Sa mort violente durant la bataille qui mettait fin à la Guerre des Roses et son enterrement à la va-vite ont d'ailleurs contribué à perpétuer la légende. Mais la redécouverte des restes de Richard III au hasard d'un chantier dans un parking plus de 500 ans après, a frappé l'imagination des Britanniques.
Beaucoup veulent maintenant se souvenir d'un monarque qui avait substitué l'anglais au latin dans les tribunaux et instauré un certain nombre de lois en faveur de ses sujets. C'est ce roi « intègre » que veut aussi célébrer la ville de Leicester qui a remporté l'ultime bataille du choix de sa dernière demeure contre les descendants de Richard III désireux, eux, de le voir enterré à York. Une guerre aux enjeux cette fois plus touristiques que sentimentaux.