Turquie: Ocalan appelle à un congrès du PKK pour préparer la paix

Le monde perse célèbre le printemps en Iran, mais aussi dans les territoires kurdes. La fête de Norouz est particulièrement attendue dans le Kurdistan turc car le chef rebelle, emprisonné, a pris la parole dans une lettre. Abdullah Ocalan a évoqué les négociations de paix en cours avec les autorités turques, mais il n'a pas appelé à la fin de la lutte armée.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Alors qu'il y a deux ans Abdullah Ocalan avait proclamé un cessez-le-feu à effet immédiat, avec retrait des troupes combattantes du territoire turc, il s'est contenté cette fois d'appeler de ses vœux un congrès du PKK qui pourrait mettre fin à la lutte armée. Mais ni calendrier, ni ordre du jour précis dans le message du chef rebelle.

Cela illustre bien l'état d'enlisement de ce processus de négociation, rendu public il y a une trentaine de mois. Abdullah Ocalan s'est contenté d'appeler le gouvernement à mettre en place la feuille de route annoncée en grande pompe le 28 février dernier conjointement par des responsables gouvernementaux et des députés kurdes, mais qui ne s'est, une nouvelle fois, pas traduite en actes concrets.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir rêvait d'un appel clair au désarmement de la rébellion, qui aurait fait ses choux gras pour le scrutin législatif du 7 juin prochain. Mais son pari de se présenter comme le premier gouvernement à mettre fin à la rébellion armée risque de faire long feu.

Signe des tensions que génère cet échec : le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a directement incriminé le président Erdogan d'avoir torpillé ce fragile processus de paix en balayant d'un revers de manche, vendredi, la mise sur pied d'un comité de suivi. S'exprimant aujourd'hui, M. Erdogan n'a lui pas fait le moindre commentaire au sujet du message d'Ocalan.

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