Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Alors qu'il y a deux ans Abdullah Ocalan avait proclamé un cessez-le-feu à effet immédiat, avec retrait des troupes combattantes du territoire turc, il s'est contenté cette fois d'appeler de ses vœux un congrès du PKK qui pourrait mettre fin à la lutte armée. Mais ni calendrier, ni ordre du jour précis dans le message du chef rebelle.
Cela illustre bien l'état d'enlisement de ce processus de négociation, rendu public il y a une trentaine de mois. Abdullah Ocalan s'est contenté d'appeler le gouvernement à mettre en place la feuille de route annoncée en grande pompe le 28 février dernier conjointement par des responsables gouvernementaux et des députés kurdes, mais qui ne s'est, une nouvelle fois, pas traduite en actes concrets.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir rêvait d'un appel clair au désarmement de la rébellion, qui aurait fait ses choux gras pour le scrutin législatif du 7 juin prochain. Mais son pari de se présenter comme le premier gouvernement à mettre fin à la rébellion armée risque de faire long feu.
Signe des tensions que génère cet échec : le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a directement incriminé le président Erdogan d'avoir torpillé ce fragile processus de paix en balayant d'un revers de manche, vendredi, la mise sur pied d'un comité de suivi. S'exprimant aujourd'hui, M. Erdogan n'a lui pas fait le moindre commentaire au sujet du message d'Ocalan.