Eurogroupe: les modalités de l'accord avec la Grèce en discussion

Les ministres des Finances de la zone euro doivent discuter ce lundi 9 mars du plan de retour à la croissance proposé par la Grèce. Le ministre grec des Finances a appelé à des discussions rapides, alors que la Grèce a besoin des 7 milliards d'euros conditionnés aux réformes. Le ministre grec des Finances Ianis Varoufakis a mis en garde contre les conséquences d'un rejet des propositions grecques.

Avec nos correspondants à Bruxelles et à Athènes, Grégoire Lory et Charlotte Stievenard

Après les tensions du mois de février et finalement l'accord sur le prolongement du programme d'aide à Athènes, les pays membres de la monnaie unique se retrouvent à Bruxelles ce lundi pour évoquer les modalités concrètes de cet accord.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent maintenant entrer dans le vif du sujet sur les modalités de l'aide financière à la Grèce. Il s'agit donc d'établir les prochaines étapes de la négociation. Mais surtout de s'entendre sur la mise en oeuvre des réformes promises par Athènes auprès de ses partenaires de la zone euro, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international.

Le ministre grec des Finances a transmis en fin de semaine dernière des précisions sur ce programme. Il propose sept chantiers prioritaires. Cela va de la réintroduction d'un conseil fiscal indépendant à des simplifications administratives. Le président de l'Eurogroupe n'a pas répondu officiellement à courrier. Mais Jeroen Dijsselbloem aurait considéré ce document de manière positive, selon Athènes.

Cette position du président de l'Eurogroupe confirmerait aussi la volonté d'apaisement des institutions européennes à l'égard du gouvernement grec. Le président de la Commission européenne a en effet de son côté appelé tous les Européens à comprendre la gravité de la situation en Grèce. Il s'agit donc de faire baisser la tension, car le plus dur commence maintenant.

Référendum en cas d’échec

Le ministre grec des Finances a appelé à des discussions rapides, alors que la Grèce a besoin des 7 milliards d'euros conditionnés aux réformes. Elle doit en effet honorer un certain nombre de dettes qui arrivent à échéance ces prochains mois. Ianis Varoufakis a même indiqué que son gouvernement n'exclurait pas un référendum ou des élections législatives anticipées, en cas de désaccord avec ses créanciers sur les réformes proposées. C'est ce qu'il a en tout cas déclaré au quotidien italien Corriere della Serra. Il a ensuite précisé qu'il s'agirait d'une consultation sur le contenu des réformes et non pas sur la place de la Grèce dans la zone euro.

Cette déclaration rappelle un autre moment fort des négociations entre la Grèce et ses créanciers. Fin 2011, le premier ministre socialiste Georges Papandréou avait tenté de soumettre le programme d'austérité à un référendum lui aussi. Il avait ensuite abandonné son projet, sous la pression de ses créanciers. Mais cela lui avait aussi et surtout permis de convaincre la droite d'adopter ce plan au parlement.

Aujourd'hui, son parti, le Pasok, a qualifié la déclaration du ministre des Finances d'irresponsable, d'irréfléchie et de contradictoire. L'ancien Premier ministre et leader de l'opposition conservatrice Antonis Samaras, a lui parlé d'une évolution qui serait négative.

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