Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
C'est un contrat de plus de mille pages. Un accord de 12 milliards d'euros qui confie au géant russe Rosatom l'agrandissement de la centrale nucléaire hongroise.
Pourquoi le classer pendant 30 ans ? Le gouvernement invoque des motifs de sécurité nationale et de confidentialité économique, et ajoute que ce type d'accord international est souvent secret. Faux, répond l'opposition. En Finlande, en Angleterre ou en France, ces contrats sont publics.
Soixante pour cent des travaux seront effectués par des entreprises russes, le reste par des sociétés hongroises dont le nom sera tenu secret. Il ne sera pas possible de contrôler comment est dépensé l'argent du contribuable, pointe le parti écologiste hongrois, qui soupçonne le Premier ministre Viktor Orban de vouloir financer son parti grâce à ce contrat. « Vous voulez échapper à la prison, ce que vous faites s'apparente à de la haute trahison », a dénoncé le président de la formation écologiste.
Pour les Verts et les autres partis d'opposition, classer ce contrat pendant 30 ans est une violation de la Constitution. Ces derniers ont décidé de porter plainte devant la Cour constitutionnelle.