Le film d’ouverture de cette 65e Berlinale fera écho par son sujet aux températures hivernales qui règnent ces jours-ci dans la capitale allemande. La réalisatrice espagnole Isabel Coixet, une habituée du Festival de Berlin, présentera son dernier film Nobody wants the night (Personne n’attend la nuit) avec Juliette Binoche dans le rôle principal. L’actrice française y incarne Joséphine, l’épouse de l’explorateur polaire Robert Peary qui part pour le Groenland à la recherche de son mari dont elle est sans nouvelles depuis plusieurs mois.
De Nicole Kidman à Léa Seydoux
Dix-huit autres films seront également en compétition d’ici la fin de la semaine prochaine et plusieurs autres vedettes féminines du cinéma international figureront sur les écrans de la Berlinale. Nicole Kidman incarne l’aventurière et espionne britannique Gertrude Bell dans Queen of the desert du vétéran du cinéma allemand Werner Herzog. Robert Pattinson joue dans le même film le rôle de Lawrence d’Arabie. Cate Blanchett figure à l’affiche avec Natalie Portman et Christian Bale du nouveau film de l’Américain Terrence Malick Knight of cups. La Française Léa Seydoux revient à Berlin dans Le journal d’une femme de chambre, une nouvelle adaptation au cinéma par Benoit Jacquot cette fois du célèbre livre d’Octave Mirbeau.
Le cinéma français peu représenté à Berlin
Si le cinéma français est peu représenté cette année, son homologue allemand l’est lui fortement ce qui traduit la politique du festival depuis l’arrivée de son directeur au début de la dernière décennie, mais aussi le renouveau de ce même cinéma. Sebastian Schiffer présente un thriller se déroulant à Berlin Victoria et Andreas Dresen l’adaptation d’un roman contemporain de Clemens Meyer sur la vie de jeunes gens après la chute du mur à Leipzig dans l’ex-RDA. Oliver Hirschbiegel, le réalisateur de La Chute sur les derniers jours de Hitler dans son bunker, se consacre à nouveau au Troisième Reich dans son film présenté hors compétition Elser, l’histoire d’un Allemand qui nuit après nuit avait creusé un pilier dans une brasserie de Munich pour y déposer une bombe et tuer Hitler, un attentat qui échouera de peu. Hormis Werner Herzog, un autre vétéran du cinéma allemand sera présent à la Berlinale. Wim Wenders se verra remettre un Ours d’or d’honneur à l’occasion de ses 70 ans et son dernier film Everything will be fine sera présenté hors compétition.
La Berlinale et sa tradition politique
Cette 65e Berlinale est aussi marquée par une présence relativement forte du cinéma est-européen russe, polonais, tchèque et roumain. Le festival du film de Berlin reste fidèle à sa tradition politique illustrée avant tout par la participation de la dernière œuvre du cinéaste iranien Jafar Panahi Taxi. Le réalisateur dissident qui n’a officiellement pas le droit de travailler dans son pays mais peut s’y déplacer livre un film tourné dans des taxis à Téhéran dans lequel il restitue sa vision de la capitale iranienne actuelle. La Berlinale a de nouveau invité le réalisateur qui ne sera sans doute une fois de plus pas autorisé à quitter son pays. Les films sud-américains plus présents cette année se consacrent également à des sujets politiques qu’il s’agisse de Ixcanul du réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante sur le combat de femmes indigènes contre la mondialisation ou Le Bouton de nacre du Chilien Patricio Guzman sur l’histoire de son pays, notamment le sort des prisonniers politiques sous le dictateur Pinochet.