«Les Jours d’avant», la fracture de la société algérienne

Karim Moussaoui revient sur l’Algérie des années de plomb, la décennie noire des années 1990, vues par deux adolescents. « Les Jours d’avant » a reçu le Grand prix du jury et le Prix de la meilleure actrice au Festival Premiers plans d’Angers. Ce premier film, juste et sensible, sort ce mercredi 4 février en salles.

Dans une cité non loin d’Alger, Djaber et Yamina, deux adolescents, se croisent, s’observent, se frôlent. Yamina est belle comme le jour et une histoire d’amour pourrait prendre forme, mais nous sommes en Algérie, au milieu des années 1990, et la violence commence à éclater autour d’eux. Il y a aussi la société, la tradition, les interdits… La vie est morne dans cette cité où les garçons errent désœuvrés. Un jour, un ami de Djaber organise une fête. Yamina fait le mur pour se rendre en cachette à cette boum, terrorisée à l’idée que son père, policier, puisse la découvrir.

Karim Moussaoui restitue la violence des années de plomb en évitant les pièges du cinéma militant. Tout passe ici par les regards, furtifs, effrayés, que se jettent Djaber et Yamina. Les Jours d’avant est un film en deux parties : l’une raconte l’histoire telle que le garçon l’a vécue, l’autre donne le point de vue de la fille. Deux points de vue irréconciliables comme si cette fracture inscrivait au cœur même du film celle de la société algérienne tout entière.

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