Dette grecque: Alexis Tsipras poursuit sa tournée en Europe

Le nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a été reçu par son homologue italien Matteo Renzi à Rome mardi. Ce mercredi matin, le Premier ministre grec doit rencontrer Jean-Claude Juncker avant de se rendre à Paris.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

A Rome, au palais Chigi, siège du gouvernement italien, le Premier ministre italien et son homologue grec se sont présentés devant une forêt de caméras, un peu comme deux frères. Tous deux vêtus de bleu, mais Alexis Tsipras sans cravate et Matteo Renzi avec cravate et petite pochette blanche. Ce dernier a tenu à souligner que tous les deux avaient le même âge et d’autres points communs, notamment la défense d’une Europe moins axée sur l’austérité à tout prix et plus orientée vers une politique de croissance. Il a aussi déclaré qu’à son avis, les conditions étaient réunies pour qu’Athènes puisse trouver un accord avec les institutions européennes.

Mais on a bien perçu les limites de son soutien, par exemple sur les familles politiques qui ne sont pas les mêmes, a-t-il dit, et sur le respect des règles européennes. Pour sa part, le Premier ministre a insisté sur le fait qu’Athènes ne souhaite pas diviser en demandant un nouvel accord sur sa dette et a répété à plusieurs reprises que son gouvernement est prêt à écouter toute proposition alternative. Autrement dit, la Grèce ne doit pas faire peur à l’Europe.

Tsipras à Bruxelles

Ce mercredi matin, le Premier ministre grec est reçu par Jean-Claude Juncker. Les deux responsables politiques se sont déjà entretenus par téléphone samedi et Juncker a reconnu que les discussions étaient « difficiles », même s’il vient de mettre un peu d’eau dans son vin. Le président de la Commission européenne se dit prêt au dialogue même s’il refuse de « tout changer » en Europe suite à l'arrivée au pouvoir de la gauche radicale en Grèce. « Il faudra aussi que ceux qui ont gagné les élections en Grèce prennent en considération les convictions et les façons de faire des autres opinions publiques et des autres opinions parlementaires », dit-il.

Dans le camp de la rigueur, l’Allemagne, mais aussi la Finlande, les pays baltes, les Pays-Bas et plus surprenant, le Portugal et l'Espagne, qui ont dû faire des efforts pour répondre aux exigences de leurs créanciers et ne comprennent pas pourquoi la Grèce bénéficierait d’un autre régime.

L’Italie et la France semblent sur une ligne plus souple et c’est bien un soutien en faveur de la renégociation de la dette qu’Alexis Tsipras vient chercher à Paris.

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