Grèce: Athènes ne veut plus négocier avec la troïka

Les négociations sur la dette grecque sont entrées dans le vif du sujet avec la visite à Athènes du président de l'Eurogroupe. Et elles s'annoncent difficiles. C'est ce qui ressort de la rencontre entre le président de l'Eurogroupe et le gouvernement grec ce vendredi. Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, s’est entretenu avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, avant de rencontrer une partie du gouvernement.

Avec notre correspondante à AthènesCharlotte Stiévenard

Jeroen Dijsselbloem a également rencontré le ministre des Finances Yanis Varoufakis pour discuter du programme d’aide apporté à la Grèce et dont l’échéance approche à grands pas. Athènes n'a pas l'intention de coopérer avec la troïka formée par l'UE, la BCE et le FMI, et ne demandera pas une extension du programme d'assistance financière, a déclaré le ministre des FInances Ianis Varoufakis.

Dès la sortie de la réunion, Joroen Dijsselbloem a été clair. « La Grèce aura le soutien des membres de la zone Euro, à une condition, à savoir selon lui qu' il est très important que la Grèce reste sur le chemin de la reprise. Elle doit donc s'impliquer dans les réformes et la mise en place d'une fiscalité viable. Prendre des décisions unilatérales ou ignorer des accords déjà existants n'ira pas dans le bon sens. »

Le président de l’Eurogroupe a expliqué que les Grecs avaient fait de nombreux sacrifices et qu’il serait dommage de ne pas en récolter les fruits aujourd’hui. Or cette solution, le gouvernement grec n’en veut pas. Le ministre des Finances Yanis Varoufakis a été clair : il ne négociera plus avec la troïka. Mais il compte quand même continuer à discuter séparément avec les différents partenaires concernés, soit la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

En jeu, le versement de la dernière tranche du plan d'aide, soit 3,6 Milliards d'Euros fin février ou la prolongation du programme. Mais pour Ianis Varoufakis, la Grèce préfererait se passer de l'aide européenne, plutôt que d'appliquer une nouvelle couche d'austérité. « Le gouvernement a été élu sur la base d'une contestation de la logique même du programme, affirme-t-il. Notre première action en tant que gouvernement ne sera donc pas de cesser toute contestation en demandant sa prolongation. »

La Grèce a jusqu’au 28 février pour appliquer les dernières mesures d’austérité demandées par la troïka en échange des 3,7 milliards d’euros de la dernière tranche d’aide. Sinon il lui faudra prolonger le mémorandum, mais avec les positions actuelles du gouvernement grec anti-austérité, cela sera difficile.

Yanis Varoufakis va donc devoir trouver des soutiens pour appliquer sa politique. Le ministre grec des Finances se rendra pour ça à Londres dimanche, puis en France lundi et en Italie mardi où il terminera sa tournée européenne. Le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras doit quant à lui se rendre mardi à Rome pour rencontrer son homologue Matteo Renzi et mercredi à Paris pour s'entretenir avec le président français François Hollande.

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