Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
À la sortie de la rencontre, Martin Schulz s'est dit d'accord sur un point avec Alexis Tsipras : en Grèce, une partie de la population aurait payé trop cher les erreurs du pays. Aujourd'hui, c'est à l'autre, celle qui a placé son argent à l'étranger, de mettre la main à la poche.
Le président du Parlement européen a assuré tout son soutien et celui de la Commission européenne au gouvernement grec, sur les questions de fraude et d'évasion fiscale. Sur celle de la dette, Alexis Tsipras aurait évoqué directement une restructuration, mais Martin Schulz n'a pas pris position.
Il s'est simplement dit heureux de constater que la coalition de la gauche radicale et des souverainistes ne prendra pas de décision unilatérale en la matière. Ce vendredi, le président du Parlement européen devra rencontrer Angela Merkel et François Hollande pour un dîner informel. Le Grèce devrait faire partie des discussions.
Sanctions contre la Russie : l’autre sujet de discorde
Alors que l'Europe s'apprête à renforcer les sanctions contre la Russie en allongeant la liste des personnalités non-grata dans l'Union européenne, le nouveau Premier ministre grec a contesté cette décision, à la surprise générale. D'après Georgios Katrougalos, ministre de la Fonction publique, joint par RFI, cette réaction était surtout une question « de principe ».
« Notre réaction était sur le principe, qui est qu’une décision qui se déclare uniforme doit être prise par tous les Etats de l’Union européenne », explique-t-il. Selon lui, Alexis Tsipras n’a pas été consulté, alors que la décision était annoncée comme unanime. « Donc notre réaction n’était pas sur le fond, mais sur le principe que tous les Etats de l’Union européenne sont égaux. » Néanmoins, il confirme le fait que la Grèce s’oppose à ces sanctions « parce que nous les considérons comme non efficaces […] Ce bras de fer avec la Russie n’est pas bon pour les intérêts de l’Union européenne. Nous critiquons la position de la Russie sur l’Ukraine. Nous ne soutenons pas monsieur Poutine. Ce que nous voulons c’est que l’Union européenne conserve de bonnes relations avec la Russie, et cela pour l’intérêt mutuel des peuples européens et russe. »