Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Les échauffourées ont été très violentes. Aux jets de pierres et de cocktails Molotov des manifestants, les policiers ont répondu par des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Il y a d’importants dégâts matériels en ville et la présidente Atifete Jahjaga a appelé les manifestants à la raison, tout en considérant que la violence était inadmissible.
Officiellement, la protestation – la deuxième en quatre jours – visait à forcer le gouvernement à nationaliser les mines de Trepca, au statut indéterminé et toujours sous le contrôle de Belgrade. Mais il est difficile de croire que les organisateurs, à savoir les deux principaux partis d'opposition, ne cherchaient pas la confrontation avec un gouvernement qui les a privés du pouvoir, puisque formé sous la pression américaine pour mettre fin à six mois de crise institutionnelle.
Le Premier ministre a d’ailleurs dénoncé une tentative de coup d’Etat. Un point de vue exagéré, mais qui montre bien à quel point gouvernement et opposition se rejettent. Les manifestants comptent redescendre dans la rue dans les prochains jours.