Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Six mois sans gouvernement, sans Parlement, sans budget pour les administrations… Le bras de fer politique entre Hashim Thaci, le Premier ministre sortant du Kosovo, et l’opposition unie contre lui aura encore un peu plus appauvri le pays. Mais Thaci en sort vainqueur, puisqu’ il a réussi à casser l’unité de l’opposition et c’est avec un de ses anciens ennemis qu’il signe un accord ce lundi.
Le document négocié entre le Parti démocratique du Kosovo, la formation de Thaci, et la Ligue démocratique du Kosovo, prévoit que le leader de cette dernière devienne Premier ministre, mais Hashim Thaci devrait en contrepartie être désigné président du pays par le futur Parlement. Car au Kosovo, le président est élu au suffrage indirect.
Acculé de toutes parts, impopulaire, corrompu, accusé de crimes de guerres et même cité dans le sulfureux dossier du trafic d’organes, Hashim Thaci réussit donc à s’assurer un poste important au pouvoir, au prix de six mois de crise politique. Figure incontournable depuis la guerre d’indépendance, il devrait réussir ainsi à conserver le pouvoir pour encore quelques temps.