Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Avec une chute prévue du Produit intérieur brut de 5% et une inflation attendue supérieur à 15% en 2015, le gouvernement russe ne pouvait pas rester sans réagir. Le secteur agricole devrait donc se voir attribuer 650 millions d’euros, l’industrie 260 millions d’euros et la santé 200 millions d’euros.
Les fonds viendront du budget fédéral ou seront puisés dans les réserves accumulées grâce à la vente des hydrocarbures. Mais l’Etat a déjà eu recours à ce fonds pour son plan de recapitalisation des banques d’un montant de 13 milliards d’euros. Les banques russes, déjà privées d'accès aux marchés de capitaux par les sanctions, voient en effet fortement augmenter les remboursements de leurs dettes contractés en devises.
Le plan de soutien aux entreprises est indispensable, car la hausse des taux à 17% décidés par la Banque centrale face à l’effondrement du rouble rend l’accès au crédit intenable. Cette mauvaise passe risque de durer, car le prix du brut, dont dépend le budget de la Russie, poursuit sa chute et les pays de l’Opep n’ont pas l’intention d’enrayer le mouvement.
Le gouvernement affirme qu’il fera face à ses obligations sociales et assurera le maintien du pouvoir d’achat des fonctionnaires et des retraités. Mais les traitements ne suivent déjà plus l’augmentation des produits alimentaires de base.