Avec notre bureau de Bruxelles,
Pour de nombreux spécialistes de la sécurité, la constitution d’un registre des données personnelles des passagers aériens (le registre PNR), y compris pour les vols intérieurs pour l’espace Schengen, paraît être un moyen utile de contrôler en temps réel les mouvements d’individus suspects. Cependant, la question d’un registre de ce type pour les vols transatlantiques, à la demande des autorités américaines, se heurte à la ferme opposition d’une grande partie des élus du Parlement européen. Il faudra donc plus d’une explication technique pour convaincre les eurodéputés de la différence entre les deux.
Mais la réunion de ce lundi à Bruxelles a permis d’évoquer d’autres pistes dans la lutte antiterroriste. Les échanges systématiques entre services de renseignement, par exemple. Le désamorçage de la radicalisation de jeunes musulmans en prison, par l’internet ou par un simple démarchage sur la voie publique, aussi. Ou encore l’intensification de la répression du trafic d’armes. Les ministres de l’Intérieur devront prendre ces dossiers à bras le corps lors de leur réunion dans dix jours à Riga en Lettonie.
Des projets qualifiés de concrets, mais non encore précisés, vont par ailleurs être lancés pour « améliorer la communication avec les populations arabophones » dans l’Union européenne et en-dehors. L’Union européenne envisage d’autre part la tenue prochaine d’un sommet à Bruxelles destiné à coordonner la lutte contre le financement des réseaux terroristes.
Une idée fait aussi son chemin, celle de rendre systématique aux frontières extérieures de l’UE les contrôles informatiques des individus correspondant à un certain critère et qui reviendraient de pays décrits comme sensibles.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE entendent enfin accroître leur coopération antiterroriste avec les Etats musulmans. Des attachés de sécurité vont être envoyés dans les délégations d’Union européenne, c'est-à-dire ses ambassades, dans les pays musulmans concernés par le problème du terrorisme. C’est le cas par exemple de l’Égypte, des pays du Golfe, de l’Algérie, du Yémen ou de la Turquie. L’objectif est d’assurer des contacts permanents sur place avec les autorités chargées de l’antiterrorisme et de la sécurité.