Grèce: une crise attendue

Le Parlement grec a donc échoué lundi à élire un président de la République. Des législatives anticipées devront donc être organisées dès le 25 janvier. C'est le parti anti-austérité Syriza qui part favori, ce qui inquiète les créanciers de la Grèce, le Fonds monétaire international et l'Union européenne.

De notre bureau de Bruxelles,

Ce nouvel épisode de l’incapacité de la classe politique grecque à gérer ce qui s’apparente chaque jour davantage à une crise de société n’aura au fond surpris personne, à Bruxelles, puisque les deux premiers tours de scrutin avaient clairement démontré qu’aucune majorité ne se trouverait parmi les députés sur le nom de Stavros Dimas, candidat du gouvernement.

Le choix de monsieur Dimas est d’ailleurs apparu ici plutôt maladroit puisqu’il s’agit d’un ancien commissaire européen, ce que nombre d’élus de droite comme de gauche européens pouvaient prendre comme une inutile provocation.

Pas sûr non plus que le récent déplacement en Grèce ultramédiatisé d’un autre commissaire européen, en l’occurrence Pierre Moscovici, ait été apprécié par ses interlocuteurs, déjà passablement gavés par les donneurs de leçons de la troïka.

Les milieux européens ne pensent cependant pas que l’extrême gauche populiste ait automatiquement partie gagnée aux législatives du 25 janvier prochain. Mais si tel devait être le cas, monsieur Tsipras devrait composer avec d’autres partis moins europhobes que le sien afin de former une coalition et Athènes ne pourrait unilatéralement renier sa propre signature.

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