Avec notre correspondant à Rome, Olivier Bonnel
C’est un discours de vœux qui a pris la forme d’un réquisitoire. Devant les cardinaux de la Curie, le pape a appelé à un examen de conscience, invité à une purification. Comme il l’avait déjà fait en parlant de l’Eglise comme un « hôpital de campagne », le Pape a repris la métaphore du corps malade : « Une curie qui ne s’autocritique pas, qui ne s’améliore pas, est un corps infirme », a asséné François à ses collaborateurs. « Alzheimer spirituel », « schizophrénie existentielle », « terrorisme du bavardage », les mots sont forts.
Dans son diagnostic, le souverain pontife a dressé la liste des maladies qui guettent la Curie : la tentation de se sentir immortel ou indispensable, celle de l’activisme ou de la mauvaise coordination ou les rivalités pour la gloire. Le pape François a encore une fois fait une critique en règle du carriérisme ou de l’opportunisme, ceux qui transforment le service en pouvoir, et plus que tout, qui diffusent la calomnie. « Seul, l’Esprit Saint est source de purification et guérit toute infirmité », a lancé le Saint-Père aux cardinaux. Ces vœux de Noël se sont transformés en une véritable leçon qui vient rappeler que le pape argentin a été élu en premier lieu pour réformer.