Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Il n’y a toujours pas d’inculpation ni de mandat d’arrêt en bonne et due forme contre Fethullah Gülen, le prédicateur qui dirige la confrérie Hizmet et qui est censé comploter contre le régime de Recep Tayyip Erdogan. Pourtant, l’instruction est officiellement bouclée pour les journalistes inculpés d’appartenance à une organisation terroriste dans l’affaire du complot dit « structure parallèle ».
L'annonce de la publication d'un mandat d’arrêt à l'encontre de l'imam avait été faite sur la télévision d’Etat, hier, mais elle a été retirée. Finalement, il a été déclaré qu’un procureur allait saisir un juge de cette demande. Pourquoi donc, un an après la révélation du scandale de corruption qui a fait croire au gouvernement à un complot, aucune procédure judiciaire n’a toujours pu être engagée ? Mystère.
Depuis des mois, Recep Tayyip Erdogan promet de demander aux Etats-Unis l’extradition de sa bête noire, le prédicateur Fethullah Gülen, pour lequel aucun chef d’accusation n’est encore connu. Son inculpation est en tous cas indispensable pour pouvoir demander son extradition de Pennsylvanie où il vit depuis 15 ans, même si les éléments à charge semblent toujours manquer contre cet ancien allié de l'actuel président.
Erdogan qui a, en tout cas, après avoir traqué les ultra kémalistes puis les militaires putschistes dans une ribambelle de procès pour complot déjà ces dernières années, enfin trouvé son nouvel ennemi public numéro 1.