Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Stavros Dimas a été commissaire européen à l'Environnement et à l'Emploi avant de devenir ministre des Affaires étrangères jusqu'en 2012. Pour la coalition des conservateurs et des socialistes, il doit avant tout permettre de rassembler, alors que le scrutin s'annonce serré. La majorité n'a que 155 sièges, alors qu'elle doit trouver 180 voix au minimum.
Le Premier ministre a annoncé la semaine dernière à peine que l'élection prévue en février débuterait cette semaine. Pour Ilias Nikolakopoulos, professeur de sciences politiques, le gouvernement cherche à obtenir une majorité claire pour négocier la sortie du deuxième plan d'aide avec la troïka. « Il était très difficile d'avoir un vote positif sur un accord pour lequel on demande pas mal de restrictions sur les salaires, etc, explique-t-il. Donc il a fait un coup de poker. Avancer l'élection présidentielle, donc dégager si possible une majorité de 180 pour pouvoir après passer l'accord avec la troïka. »
« Grexit »
En cas d'échec, des élections ancipées auraient lieu en janvier avec une possible victoire de la gauche radicale de Syriza toujours en tête des sondages. Pour éviter ce scénario, Antonis Samaras joue sur le registre de la peur. « Le dilemme c'est ça. Après moi le déluge ou moi ou le chaos, résume Ilias Nikolakopoulos . Si le gouvernement ne sort pas vainqueur, s'il n'y a pas de président de la République, ça sera le chaos, le "Grexit" ».
L'abréviation signifie « la Grèce sort de l'Euro ». Apparue en 2012 au plus fort de la crise, elle a été reprise ces derniers jours par de nombreux médias grecs.