Cameron: réduction des prestations sociales pour les migrants de l'UE

Le Premier ministre britannique David Cameron a proposé de supprimer ou réduire les avantages sociaux accordés aux immigrés en provenance de l'Union européenne. A six mois des élections législatives David Cameron est pressé par son parti de durcir sa position sur l'immigration, une question qui domine désormais l'agenda politique. Il a néanmoins abandonné l‘idée de restreindre la libre circulation des immigrés, une ligne rouge pour Bruxelles.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Ce discours sur l’immigration promis depuis des semaines par David Cameron est un texte rédigé sous la pression du parti Ukip pour qui la seule façon de limiter une vague d’immigration sans précédent est de sortir de l’Europe. Mais le Premier ministre conservateur sait aussi qu’il ne peut pas aller trop loin car les autres Etats européens n’accepteront pas une remise en cause de la libre circulation des personnes.

Il propose donc que les immigrés européens qui travaillent au Royaume-Uni n’aient pas accès aux prestations sociales avant quatre ans et que ceux qui n'ont pas d'emploi n'aient droit à rien. Par ailleurs les immigrés ne pourraient plus envoyer d’allocations à leurs enfants restés dans leur pays d’origine. Enfin les immigrés sans travail seraient expulsés au bout de six mois de recherche infructueuse d'un emploi.

Ce plan est en fait une version plus musclée d’idées avancées par l’opposition travailliste dans le passé. Néanmoins après avoir fleurté avec l’idée d’imposer des quotas limitant le nombre d’immigrés, David Cameron a finalement renoncé et espère ainsi trouver un compromis avec ses partenaires européens pour maintenir la Grande Bretagne dans l’Union : «Je négocierai une réforme de l’Union européenne et la question de la libre-circulation sera au centre de cette négociation. Si j'y parviens, je ferai campagne pour maintenir ce pays au sein d'une UE réformée. Si nos inquiétudes ne trouvent aucun écho et que nous ne parvenons pas à modifier de manière plus avantageuse les termes de notre relation avec l'Union, alors bien sûr je n'exclurai rien». David Cameron menace ainsi de faire campagne pour une sortie de l'Union Européenne lors du référendum qu'il a promis pour 2017 s’il est réélu en mai.

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