Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Les négociations sont toujours bloquées. Le gouvernement grec et ses créanciers se sont rencontrés à Paris cette semaine. Même si il y a eu des progrès, ils n'ont pas réussi à trouver d'accord sur la dernière évaluation de l'économie du pays. Pour la Banque centrale européenne, la Commission et le Fonds monétaire international, le budget 2015 de la Grèce prévoit un déficit trop important.
Selon eux, le gouvernement doit trouver encore 2 à 3 milliards de recettes. L’une des mesures en cause permet aux Grecs qui doivent de l'argent au fisc d'échelonner le remboursement. Selon la troïka, cela provoquerait une perte d’un milliard d’euros pour l'année prochaine. Elle demande donc son annulation alors qu'en une journée, 10 000 Grecs ont demandé à en bénéficier.
Fin des plans de sauvetage
L'enjeu de cette évaluation, c'est la fin des plans de sauvetage lancés en 2010. C'est en tout cas l'objectif affiché par la coalition des conservateurs et des socialistes au pouvoir. Si elle arrive à faire reconnaître à ses partenaires européens que la Grèce est capable de financer seule son budget 2015, le deuxième plan d'aide pourrait donc prendre fin dès cette année.
Une sortie tout de même prudente. Les ministres des Finances de la zone euro parlent de mettre en place un matelas de sécurité : créer une ligne de crédit préventive en utilisant les 11,5 milliards d'euros encore dans les caisses du fond de sauvetage des banques grecques. La Grèce a jusqu'au 8 décembre pour trouver un accord sur la marche à suivre, avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Pour le gouvernement, l'enjeu est de taille alors qu'il est dans une position politique fragile. Un plan de sauvetage supplémentaire, cela voudrait dire la poursuite des mesures d'austérité. Ces mesures qui font justement descendre les Grecs dans la rue aujourd'hui.