Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu
Même pour un pays où l’on est habitué à voir des hauts responsables derrière les barreaux, cette affaire est énorme. La chef du parquet chargé de la criminalité organisée et du terrorisme a été interpellée en pleine rue, puis placée en garde à vue pour une affaire de corruption. Ce sont les procureurs d’un autre parquet, la Direction anticorruption, qui mènent l’enquête.
L’affaire remonte à 2011. À l’époque, Alina Bica était responsable de l’agence pour la restitution des propriétés qui avaient été confisquées par l’ancien régime communiste. À ce titre, elle aurait fermé les yeux sur une très forte surévaluation d’un terrain. Le préjudice pour l’Etat roumain serait de plus de 60 millions d’euros.
Lutte sans merci
L’enquête n’est qu’à ses débuts et plusieurs autres personnes ont été arrêtées. Des sources proches de l’enquête ont déclaré que cette affaire pourrait secouer profondément le monde politique roumain et que d’autres révélations sont attendues les prochains jours.
Depuis quelques années, la justice roumaine est engagée dans une lutte sans merci contre la corruption. Dans ce contexte, plusieurs dizaines de hauts responsables, dont un ancien Premier ministre, ont été condamnés à de lourdes peines de prison.