Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
L’émissaire coréen a été reçu par le ministre russe des Affaires étrangères, mais également par le président Vladimir Poutine. Un entretien que le Coréen a qualifié de « décisif ». Il est vrai que Moscou a joint sa voix à celle de Pékin, pour voter contre la résolution onusienne visant à saisir la justice internationale sur les exactions reprochées à la Corée du Nord. Cette résolution de l’assemblée générale doit maintenant passer par le Conseil de sécurité, où Moscou a un droit de veto.
Pour le chef de la diplomatie russe, il ne faut pas transformer les structures onusiennes en tribunal. « Si l’objectif est d’aider les pays à respecter leurs obligations, alors le dialogue est plus approprié », a déclaré Sergueï Lavrov à l’issue de son entretien avec l’envoyé spécial de Pyongyang.
Toutefois, d’après le diplomate russe, Pyongyang serait prête à relancer les pourparlers à six sur le nucléaire, « sans condition préalable ». Et il a rejeté les informations qui évoquent le redémarrage d'une usine d'extraction de plutonium de qualité militaire en Corée du Nord. « Il vaut mieux avancer de telles choses lorsqu'elles sont basées sur des faits, pas sur ce que disent les médias », a ajouté Sergueï Lavrov. Les négociations sur le nucléaire nord-coréen, débutées en 2003, sont actuellement dans l’impasse.