En pleine campagne présidentielle, le candidat François Hollande avait promis aux associations que la rétention redeviendrait l'exception. Le nombre d'enfermements en centre de rétention administrative (où sont regroupés les étrangers faisant l'objet d'une procédure d'éloignement) a bien connu une baisse de 5% entre 2012 et 2013, selon les associations présentes dans ces centres de rétention, qui viennent de publier leur rapport annuel. Mais plus de 45 000 personnes étrangères ont tout de même été privées de liberté l'année dernière.
Système « absurde »
En métropole, ces personnes sont majoritairement d'origine maghrébine, roumaine ou albanaise. Autre chiffre alarmant, selon les associations : celui des expulsions. Il y en a eu plus de 50 000 en 2013. Dans 6 cas sur 10, cette expulsion se fait vers un pays de l'espace Schengen ou de l'Union européenne. Les personnes expulsées reviennent souvent très vite sur le territoire français. Une politique que les associations jugent donc « absurde ».
Le rapport de ces associations dénonce enfin le projet de loi relatif au droit des étrangers, présenté devant le Conseil des ministres français en juillet dernier. Dans ce texte, la durée maximale de rétention, fixée à 45 jours, reste inchangée, et la question de l'enfermement des enfants n'est pas évoquée.
« Machine à expulser »
Jean-Claude Masse, secrétaire général de la Cimade, l'une des associations qui a participé à cette enquête, évoque une véritable « machine à expulser » française.