Avec notre envoyé spécial à Calais, Guilhem Delteil
Bernard Cazeneuve rencontrait ce lundi soir les associations qui viennent en aide aux migrants. Le ministre de l'Intérieur français doit signer avec elles et la mairie de Calais une convention pour l’ouverture prochaine d’un centre d’accueil de jour des migrants. C’est là la principale mesure de ce déplacement ministériel.
L’ouverture de ce centre répond à un impératif humanitaire, a dit le ministre. Il permettra aux migrants d’avoir accès à des soins de première nécessité et un accès à l’eau - toilettes et douches seront mises à leur disposition. Mais pour Cécile Bossy, de Médecins du Monde, il s'agit d'une réponse insuffisante. « L'ensemble des associations redit qu'il y a des lois en France qui prévoient un hébergement inconditionnel. Calais ne doit donc pas être en France puisque ce n'est pas prévu au programme », déplore-t-elle.
« La solution, c'est de considérer ces gens comme des réfugiés de guerre, préconise pour sa part Christian Salomé, de l'association L'Auberge des migrants. Ce qu'il faudrait, c'est les accueillir comme on trouve normal d'accueillir des réfugiés dans des camps prévus pour, par le HCR pourquoi pas. »
Ce centre fermé la nuit permettra aussi d’informer les migrants sur leurs droits. Bernard Cazeneuve souhaite en effet que ceux qui peuvent prétendre à l’asile en France ne tentent pas une périlleuse traversée de la Manche et sortent ainsi des griffes des passeurs qui, pour le ministre de l’Intérieur, utilisent la détresse des migrants et les bercent d’illusions quant à la possibilité de gagner le Royaume-Uni. Selon la préfecture, ils sont quelque 2 200 migrants attendent à attendre un éventuel départ vers l'Angleterre.
Enfin, Bernard Cazeneuve a insisté sur la durée de l’engagement de l’Etat à Calais. « Nous resterons là aussi longtemps que la situation le nécessitera », a dit le ministre. Et concernant le financement du centre d’accueil de jour, mais aussi du renfort du service de l’ordre, il a décidé la semaine dernière le déploiement à Calais de 100 policiers et gendarmes supplémentaires.