Les ministres européens des Affaires étrangères ont débattu lundi 17 novembre de leur stratégie vis-à-vis de l’Ukraine et de la Russie. Elle se résume à introduire de nouvelles sanctions contre Moscou et les séparatistes pro-russes, pas trop lourdes, pour laisser la voie ouverte à la poursuite du dialogue avec le Kremlin.
Selon la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, « les sanctions ne sont pas un objectif en soi. Elles peuvent être un instrument si elles viennent avec d'autres » solutions. « Il faut maintenir la pression, mais aussi parler » avec M. Poutine « aussi difficile que cela soit », a résumé le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders.
Les sanctions déjà en vigueur ont affaibli l’économie russe, mais n’ont pas infléchi l’attitude de Vladimir Poutine.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine a appelé les Européens à une politique « cohérente » vis-à-vis de la Russie. Il a prévenu que les événements dans l’est de l’Ukraine risquaient de « faire exploser la situation sécuritaire de tout le continent européen ». L’armée ukrainienne affirme que les séparatistes et les troupes russes se préparent à une offensive. Le président Porochenko s’est dit prêt à « un scénario de guerre totale ».
Vladimir Poutine à la télévision allemande ARD
Dans une interview à la télévision allemande ARD, publiée par le Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a rejeté les accusations de Kiev et des Occidentaux sur les livraisons d’armes par Moscou aux séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine.
« D’où viennent leurs blindés et leurs systèmes d’artillerie ? Dans le monde d’aujourd’hui, les gens qui mènent un combat et qui considèrent leur lutte comme juste, de leur point de vue, vont toujours trouver des armements. Mais ce n’est pas le plus important. L’essentiel, c’est de ne pas considérer le problème de manière unilatérale.
Il y a des combats à l’est de l’Ukraine. Le pouvoir central de l’Ukraine y a envoyé leur armée et emploie même des missiles balistiques. Est-ce que quelqu’un en parle ? Personne, pas un mot. Qu’est-ce que cela veut dire ? Doit-on comprendre que vous voulez que le pouvoir central ukrainien anéantisse tout le monde là-bas, tous ses adversaires et opposants politiques ? C’est ce que vous voulez ? Nous ne le voulons pas. Et nous ne le permettrons pas », a déclaré Vladimir POutine à la chaîne allemande ARD.