Les Tatars persécutés en Crimée, accuse Human Rights Watch

Les Tatars sont persécutés en Crimée depuis l’annexion de la péninsule par la Russie. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’association Human Rights Watch. L’association évoque des arrestations et des disparitions chez les représentants de la minorité tatare, une forte pression sur leurs institutions et leurs médias, et une quasi-exclusion de la vie publique de ceux qui refusent d’adopter la citoyenneté russe. Les Tatars, minorité musulmane, représentent environ 12% de la population de la péninsule.

Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne

La « loi contre l’extrémisme » est utilisée massivement par les autorités de Crimée contre les Tatars, et notamment contre leur assemblée traditionnelle, le Majlis. Au nom de cette loi, la plupart des réunions de la communauté tatare ont été interdites. De nombreuses perquisitions ont été menées, souvent sans autorisation légale, dans les mosquées, les écoles coraniques et une douzaine de domiciles privés.

Les autorités affirment rechercher « de la drogue, des armes, et de la littérature interdite ». Plusieurs Tatars ont été interpellés et au moins 15 personnes, Tatars ou militants pro-ukrainiens, ont disparu ou ont été enlevés, 6 ont été relâchés, deux ont été retrouvés morts. Les leaders des Tatars, Mustapha Djemilev et Refat Chubarov, sont interdits de séjour en Crimée.

De nombreux médias en langue ukrainienne et tatare ont été fermés. Le journal en langue tatare Avdert a été menacé de fermeture pour avoir employé les termes « annexion » ou « occupation » au sujet de la présence russe en Crimée. Enfin les Criméens qui ont refusé la citoyenneté russe ont également perdu leurs droits aux emplois publics, et à la propriété. Et ils font l’objet de fortes pressions de la part des autorités.

→ Le rapport de Human Rights Watch

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