Avec notre correspondant à Belgrade, Jean-Arnault Dérens
C’est un vieil homme très malade qui va regagner la Serbie, près de 13 ans après l’avoir quitté. Vojislav Seselj, le chef historique de l’extrême droite, en instance de jugement devant le Tribunal de La Haye depuis février 2002, avait jusqu’à présent refusé toutes les conditions proposées par la juridiction internationale en contrepartie d’une remise en liberté conditionnelle.
Vojislav Seselj, qui assure lui-même sa défense, refuse en effet tout accord avec le TPI, dont il ne reconnaît pas la légitimité. Les juges ont finalement pris cette décision « en raison de santé de l’accusé », qui souffrirait d’un cancer généralisé.
Ancien partenaire de Slobodan Milosevic, Vojislav Seselj, qui n’a jamais eu de responsabilité militaire directe, était connu pour ses discours haineux et enflammés. La justice internationale, toutefois, n’a jamais réussi à mener à bien son procès, qui risque fort de ne jamais connaître d’épilogue.
Il est difficile d’évaluer l’influence dont Vojislav Seselj jouit encore en Serbie. Les actuels dirigeants du pays sont issus des rangs du Parti radical serbe qu’il a longtemps dirigé, mais ils se sont recentré en adoptant un discours officiellement pro-européen. Il n’est donc pas certain que le retour au pays de leur ancien mentor soit une très bonne nouvelle pour eux.