Ukraine: à Donetsk, des élections sous les tirs d'artillerie

Les républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk élisent ce dimanche 2 novembre leurs organes législatif et exécutif. Sur le terrain, la tension est toujours vive. Les forces séparatistes et loyalistes se livrent une interminable et meurtrière bataille pour le contrôle de l’aéroport en ruines.

Avec nos envoyés spéciaux à Donetsk, Boris Vichith et Anastasia Becchio

Un bloc de béton barre la route qui mène au dernier village avant l’aéroport. Un rebelle armé d’un fusil automatique prévient les automobilistes : au-delà, c’est à vos risques et périls. Sur le bas-côté, des tranchées ont été creusées. « Veillez à ce qu’elles soient dégagées », ordonne l’un des chefs, visiblement nerveux.

Sous un auvent, près d’un lance-grenade, le combattant au nom de code Maradona monte la garde. « Ça tire plus fort aujourd’hui. C’est à cause des élections de demain. Ils veulent que la population soit effrayée et qu’elle n’aille pas voter, indique-t-il. Leur but, c’est de faire échouer le scrutin, que le taux de participation soit très faible. Nous, on ne les a pas dérangés pour leur élection dimanche dernier, mais eux, ils nous dérangent. »

Dans les rues avoisinantes, les passants sont rares. De nombreuses maisons ont été touchées par des obus. Celle où vit Irina, avec ses deux parents âgés et invalides, a jusque-là été épargnée, par miracle. « Là, ce qu’on entend, c’est normal. Mais ce matin, ça a tiré très fort. J’ai même descendu mes parents à la cave, parce que j’avais peur qu’un obus ne tombe sur la maison. Dans notre village, de nombreuses personnes ont été tuées, c’est pour ça qu’on a peur. Mes parents refusent de quitter leur maison et je n’ai pas le choix », confie-t-elle.

Les détonations se font de plus en plus proches. Irina renonce à aller chercher son pain. Elle doit mettre ses parents à l’abri dans la cave.

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