Avec nos envoyés spéciaux à Kiev, Anastasia Becchio et Boris Vichith
Les tractations pour former une large coalition sont en cours. L'hémicycle comptera dans ses rangs d'anciens militants de Maïdan, bien décidés à faire le ménage en politique. Pourtant, la Rada ne sera pas débarrassée de ses vieux démons. Depuis la révolution de l’hiver dernier à Kiev, les émissions dénonçant des schémas de corruption ont fleuri un peu partout sur les télévisions ukrainiennes.
« Quand nous avons lancé cette émission, dans le courant de l'été, explique Natalia Sidletska, qui présente l’une de ces émissions, cela faisait quelques mois que les nouvelles autorités avaient commencé à travailler, et nous nous faisions alors beaucoup de souci. Nous avions peur de manquer de travail, de ne pas trouver suffisamment de sujets à traiter. Mais rien de tel ne s'est produit, regrettte Natalia. Il y a toujours une multitude de thèmes sur la corruption dans les hautes sphères de l'Etat, sur la corruption politique. Et on a tous suffisamment de travail malheureusement pour le pays. »
Anciens députés au passé trouble
Le nouveau Parlement issu des législatives de ce dimanche comptera des militants de la société civile qui combattent la corruption, mais aussi d’anciens députés au passé trouble et notamment des proches de Victor Ianoukovitch, mouillés dans des affaires, qui siègeront dans l'opposition.
« Le bloc de l'opposition, ce sont des gens de l'ancien système, affirme Darya Kaleniuk de l’ONG Centre de lutte contre la corruption. À leur tête, Iouri Boïko figure dans plusieurs enquêtes journalistiques sur la corruption. Il est notamment accusé d'avoir détourné 150 millions de dollars. Et ce genre de personne, il y en aura beaucoup au Parlement. »
L'Ukraine est classée 144e sur 177 pays répertoriés par l'organisation spécialisée dans la lutte anticorruption Transparency International.
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