Depuis le mois de juillet, la présidence italienne de l’Union européenne prépare l’opération « Mos Maiorum ». A l’instar des présidences précédentes, Rome appelle ses partenaires de l’espace Schengen à participer à l’arrestation des sans-papiers et à l’identification des filières criminelles d’immigration. Le coup de filet est programmé du 13 au 26 octobre. Il vise à «appréhender les migrants en situation illégale» pour les «identifier» et «affaiblir les organisations criminelles de passeurs», explique le document adopté par le conseil des ministres de l'Union européenne. Les contrôles seront réalisés aux frontières extérieures de l'UE, sur le mode aléatoire, et sur le territoire de l'espace Schengen.
Un argumentaire rejeté par les associations d’aide aux migrants qui préfèrent évoquer une rafle. Caroline Intrand, responsable des questions européennes pour l’ONG Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers : « Nous, en tant qu'ONG, on a une grosse crainte sur le fait que cela rajoute encore plus à l'amalgame entre le migrant et le criminel, que cela aggrave la vision que l'on a des migrations. Une rafle coordonnée au niveau européen, c'est catastrophique. Cela fait peur parce que c'est vraiment une pensée européenne : tout le monde est d'accord maintenant pour dire qu'il faut faire la chasse aux sans-papiers. »
A l’issue des arrestations les Etats membres devront établir le profil des clandestins et surtout leur parcours pour rejoindre l’Europe. L’Italie dit vouloir obtenir ainsi la cartographie la plus précise possible des organisations criminelles ce qui permettrait ensuite d’élaborer de nouveaux moyens pour lutter contre l’immigration illégale.