Pour le HCR, la Grèce est en «état d’urgence» en matière de réfugiés

Les îles grecques sont «en état d'urgence». Trois fois plus de réfugiés y auraient débarqué par rapport à l'année dernière, en partie à cause des guerres dans les pays voisins. C'est le constat du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il met en cause le manque d'infrastructures d'accueil. Un rôle souvent joué par la police, mais de plus en plus difficile à tenir.

Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard

A Kos, une île grecque proche de la Turquie, le commissariat est bondé. Certains réfugiés sont obligés d'y dormir, faute d'autre solution. Manolis Katriadakis est responsable des questions d'immigration au ministère de l'Ordre public. Pour lui, c'est un problème récurrent : « Nous le disons depuis le début, s'occuper des réfugiés n'est pas le rôle de la police. Mais comme on a quelques structures, on essaye de faire de notre mieux. »

En Grèce, les sans-papiers sont souvent détenus dans des centres fermés. Sur les îles, il n'y en a que trois, alors que la plupart des réfugiés arrivent aujourd'hui par la mer. Pour Ariana Vassilaki, du Haut Commissariat pour les réfugiés, c'est trop peu. « Ce sont des centres de détention fermés qui sont censés accueillir des migrants pour de longues périodes, dit-il. Mais à cause de l'augmentation continue du flux, la police est forcée de décongestionner ces centres, les réfugiés sont soit libérés soit transférés ailleurs. »

Sur place, la situation sanitaire est déplorable. Pour faciliter le travail de la police, l'année dernière, des unités mobiles de premier accueil ont été créées par l'Etat dans deux centres. Elles fournissent de la nourriture et des vêtements aux réfugiés et les informent sur leurs droits. Un dispositif encore bien maigre, alors que plus de 22 000 réfugiés sont arrivés dans les îles de la mer Egée cette année.

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