Le parquet rwandais se refuse à tout commentaire sur ces accusations et renvoie aux autorités néerlandaises. Les Pays-Bas affirment quant à eux ne pas souhaiter devenir un havre de paix pour ceux qui ont commis des crimes internationaux et parlent « de sérieux soupçons de l'implication du mari de Victoire Ingabire et du père de René Mugenzi dans ce type de crimes ».
Pas de réponse en revanche pour ce qui est savoir si les services d'immigration néerlandais ont mené leurs propres enquêtes ou sur la nature des preuves apportées par Kigali. Du côté des familles, comme des personnalités visées, on parle d'accusations politiques récentes et d'instrumentalisation des services hollandais pour « poursuivre la politique de répression du gouvernement rwandais contre ses opposants ».
« Mon gouvernement est naïf ou arrogant et fait semblant d'ignorer que l'appareil judiciaire rwandais est contrôlé par le président Paul Kagame qui l'utilise contre ses détracteurs », explique l'avocat néerlandais de Lin Muyizere et Joseph Mugenzi soulignant que les Pays-Bas continuaient d'octroyer, malgré les rapports des organisations de défense des droits de l'homme et de l'ONU, des millions chaque année au secteur de la justice au Rwanda. Un secteur qui selon le gouvernement néerlandais a tout juste besoin de « s'améliorer ». La Haye précise toutefois avoir des discussions fréquentes avec Kigali sur des points d'inquiétudes et notamment les rapports faisant état de disparitions et de détentions illégales au Rwanda.