Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les autorités allemandes sont inquiètes. Elles redoutent qu’une chute de la ville syrienne de Kobane conduise à de nouvelles échauffourées dans le pays, à l’instar des incidents survenus durant les deux nuits précédentes. A Hambourg, où vivent environ 30 000 Kurdes, des violences ont eu lieu entre ces derniers, qui protestaient contre le siège de Kobane par l’organisation Etat islamique, et des musulmans soutenant le mouvement radical.
L’association des Kurdes d’Allemagne estime qu’un million de personnes viennent des pays où vivent cette minorité. L'Allemagne a longtemps servi de base arrière au PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Les militants les plus actifs pourraient s’en prendre à des intérêts turcs si Kobane devait tomber. Ils reprochent à Ankara sa passivité. Mais des intérêts autres pourraient être visés d’après un rapport interne cité par l’hebdomadaire Der Spiegel.
De nouveaux heurts pourraient également se produire entre des Kurdes et des salafistes, la minorité islamiste la plus active en Allemagne. D’après les services de sécurité du pays, des activistes kurdes ont quitté le pays pour combattre aux côtés de l’organisation Etat islamique.