Avec notre bureau à Bruxelles
Les auditions des nouveaux Commissaires européens se poursuivent à Bruxelles où les nominés viennent, tour à tour, défendre leur compétence devant les eurodéputés.
Pierre Moscovici a répondu pendant trois heures ce jeudi à une droite très combative, qui s'interroge, comme l'a dit une députée Néerlandaise, sur sa capacité à devenir « garde-chasse » lui qui était « braconnier ».
Pour n’être pas parvenu à limiter le déficit public de la France, Pierre Moscovici est assez mal placé selon certains pour faire respecter les règles du Pacte de Stabilité. Compétence générale, engagement européen, indépendance personnelle, connaissance du potentiel et capacités de communication sont les critères prévus afin de décider si un candidat est apte à occuper la fonction pour laquelle il a été désigné. Toute la question est maintenant de savoir sur quels critères va être effectivement évaluée son audition.
Une candidature otage des jeux politiques
Sur les critères objectifs d’évaluation, Pierre Moscovici semble avoir été à la hauteur des attentes, comme l’ont d’ailleurs estimé certains eurodéputés de droite. Finalement, le seul point noir est le déficit français qu’il n’a pas assez réduit. Il n’est pas certain que ceci suffirait à rejeter sa candidature si elle n’était pas liée à toutes les autres.
Trois commissaires ont en effet raté leur audition. Du fait de ses liens avec l’industrie pétrolière, l’espagnol Miguel Arias Cañete n’a pas réussi à convaincre de l'absence de conflit d’intérêts avec son portefeuille de l’environnement. Le Hongrois Tibor Navracsics n’a pas brillé non plus ; il va devoir répondre par écrit à toute une série de questions supplémentaires. Tous deux sont conservateurs et appartiennent au PPE, le parti populaire européen. Les réponses du Britannique Jonathan Hill ont été jugées faibles, et il est convoqué pour une nouvelle audition la semaine prochaine. Son parti n’appartient pas au groupe PPE et le rejet de sa candidature n’aurait pas d’effet politique.
En revanche, si la candidature de Miguel Arias Cañete devait être rejetée par la gauche, il y a des chances que la droite s’en prenne à Pierre Moscovici en représailles. Sa candidature est donc otage des jeux politiques.