Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
L’Allemagne veut envoyer des armes au Kurdistan irakien pour soutenir la lutte contre les forces de l’Etat islamique. Et pourtant la propagande de l’organisation restait possible à Berlin, Hambourg ou Munich. Des drapeaux de l’EI ont été vus lors de manifestations de soutien au Hamas cet été. Et l’organisation est active sur Internet. Des vidéos appellent notamment des jeunes à rejoindre son combat.
L’Etat islamique n’a aucune présence légale en Allemagne. Mais les activités de soutien et de propagande de l’organisation jihadiste sont désormais interdites. Avec ses livraisons d’armes, Berlin peut craindre des mesures de rétorsion. La présence de quelque 400 combattants du jihad venus d’Allemagne peut servir de modèles à d’autres jeunes et le retour de certains d’entre eux constitue un danger potentiel. Lundi, un Allemand membre présumé de l’Etat islamique interpellé en revenant de Syrie sera jugé à Francfort.
Les mesures du ministre de l’Intérieur allemand Thomas de Maizière ont été saluées par l’ensemble de la classe politique comme par les syndicats de la police. Les poursuites et des condamnations allant jusqu’à deux ans de prison ne sont pas simples. La diffusion de cette propagande sur le Net rend les poursuites complexes. Lors de manifestations, un simple changement dans l’emblème de l’Etat islamique rend les forces de l’ordre impuissantes.