Si l'essentiel des destructions proviendra des frappes aériennes, Barack Obama a clairement annoncé l'envoi de 475 conseillers supplémentaires après un premier renfort de 700 hommes en juin. Au total, ce sont officiellement 1 600 Américains qui sont de retour sur le sol irakien. Une présence destinée à assurer la protection de l'ambassade, aider l'armée irakienne qu'elle a formée pendant dix ans, et participer à son équipement et son soutien technique...
Car bombarder le pays ne suffira pas. Pour déployer un véritable plan de bataille face à l'EI, l'armée américaine va devoir participer à un important travail de coordination. Que ce soit d'ailleurs avec les combattants kurdes au nord du pays ou avec l'armée régulière irakienne et les différents partenaires de la coalition internationale.
Pour cela, il faudra insérer des officiers américains dans les structures de commandement de l'armée irakienne mais aussi déployer des forces spéciales sur le terrain, capables de récolter du renseignement et de guider les frappes alliées (TACP-FAC pour Tactical Air Control Party-Forward Air Controller).
De ce point de vue, la stratégie américaine n'est pas très éloignée de celle choisie par les Français en 2011 en Libye, où quelques dizaines d'éléments du Commandement des opérations spéciales (COS) avaient été envoyés discrètement pour désigner les objectifs, alors que dans le même temps des « observateurs », comme on les appelait alors, faisaient le lien entre l'armée française et les combattants de la révolution libyenne.
Côté français, cette semaine l'entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n'excluait pas une présence militaire française au sol en Irak afin de mener des opérations contre l'organisation Etat islamique.