Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé qu’il donnerait des ordres pour un cessez-le-feu si la réunion prévue entre les représentants de Kiev, de Moscou, de l'OSCE et des rebelles de l’Est vendredi à Minsk a lieu. Les insurgés à Donetsk et Lougansk se sont dits « prêts à ordonner un cessez-le-feu vendredi à 15 heures s'il y a un accord et si les représentants de l'Ukraine signent un plan de règlement politique ».
Dialogue de sourds
Côté ukrainien, ce cessez-le-feu est perçu comme un énorme défi. Mais Kiev se dit disposé à le relever tout en posant ses conditions. La première, la frontière russo-ukrainienne doit passer sous le contrôle de l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La deuxième, les forces déployées par la Russie doivent quitter l’Ukraine. Enfin, Moscou et les séparatistes pro-russes doivent s’engager à libérer les soldats ukrainiens.
Côté russe, la vision de Vladimir Poutine est diamétralement opposée. D’abord, il refuse toujours d’associer son pays à ce conflit qui oppose selon lui Kiev aux rebelles. Ensuite, il continue d’appeler l’Ukraine à stopper ses raids aériens contre les zones civiles de l’Est.
Ces négociations ressemblent davantage à un dialogue de sourds où chacun à sa propre perception de la situation. Mais dans le bras de fer diplomatique, la Russie prend clairement l’avantage. Sur le terrain, les récents revers de l’armée ukrainienne mettent Kiev dans une position délicate. Face à Vladimir Poutine, la marge de manœuvre de Petro Porochenko est très réduite.
Parallèlement, l’Otan réaffirme son soutien aux autorités ukrainiennes. Sans aller jusqu’à fournir les armes réclamées par Kiev, elle annonce une aide pour moderniser son armée en matière de logistique, de cyberdéfense, du commandement, ainsi que des soins aux soldats blessés, pour un montant estimé à 15 millions d’euros auxquels viendraient s’ajouter l’aide bilatérale des pays membres qui le désirent. Tout en affirmant son soutien à Kiev, l’Otan a critiqué le rôle déstabilisateur de la Russie en Ukraine.
Vers de nouvelles sanctions contre Moscou
De quoi faire monter la pression sur Moscou qui, par ailleurs, devrait se voir imposer de nouvelles sanctions européennes et américaines dans les prochains jours. L’équipe de Barack Obama ne donne pas de détails sur ce troisième train de mesures, envisagées pour isoler un peu plus la Russie. Les conseillers du président expliquent toutefois que les propos des officiels russes ne sont « jamais en accord avec les actes observés sur le terrain ».
Le Pentagone affirme en effet que la Russie continue de masser à la frontière avec l'Ukraine des armes de plus en plus puissantes, de l’artillerie, un renfort dans le système anti-aérien, et plus de 10 000 hommes. D’après le Pentagone, les livraisons n’ont en réalité jamais cessé.
Barack Obama fait toujours face à un front de faucons au Congrès. Des élus qui demandent depuis le début de cette crise que les États-Unis livrent des armes à l’Ukraine. Le sénateur républicain John McCain a renouvelé cette requête de Kiev, où il s’est rendu pour la quatrième fois.