Le service de presse de la présidence ukrainienne s'était sans doute emballé un peu vite. Après la mise au point du Kremlin précisant que Moscou n'était pas en mesure de conclure de cessez-le-feu car elle n'est pas partie prenante au conflit ukrainien, la présidence ukrainienne a publié un nouveau communiqué moins triomphant. Il y est seulement question d'un accord « sur les mesures à prendre pour faciliter l'établissement de la paix », explique notre envoyée spéciale à Kiev, Muriel Pomponne.
Poker menteur des communiqués
Plus tôt ce matin, un communiqué de la présidence ukrainienne annonçait un entretien entre les deux présidents et la conclusion d'un cessez-le-feu. « Le résultat de la conversation entre les deux présidents est un accord pour un cessez-le-feu permanent dans le Donbass. Un accord mutuel a été conclu, concernant les mesures qui permettront d'établir la paix », précisait le texte. Du côté russe, le porte-parole de la présidence mettait les choses au point peu après : les présidents Poutine et Porochenko n'ont pas conclu de cessez-le-feu, car la Russie n'est « pas partie prenante » au conflit ukrainien. « La Russie ne peut concrètement pas négocier un cessez-le-feu, car elle n'est pas partie prenante au conflit » précisait le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov (cité par des agences). Une position sur laquelle Moscou a toujours campé : c'est donc avec les séparatistes que Kiev peut et doit négocier un cessez-le-feu.
Sur le terrain les combats continuent
Un chef rebelle, de Donetsk a déclaré que les insurgés réclamaient toujours le départ des troupes ukrainiennes de ce qu'ils considèrent comme leur « territoire » comme principale condition pour l'établissement de la paix.
Sur le terrain en tout cas les combats continuent, et le porte-parole de l'armée ukrainienne a présenté une vidéo censée apporter la preuve qu'une colonne de chars russe est en route dans la région de Loghansk
Des annonces et contre-annonces qui interviennent alors que Barack Obama a entamé une visite dans les pays baltes, en prélude à un sommet de l'Otan, jeudi et vendredi. L'Alliance atlantique s'apprête à prendre des mesures en réponse à l'attitude de la Russie dans la crise ukrainienne. Son implication directe dans les combats en ukraine est perçue comme une menace directe par plusieurs membres de l'Otan : les Etats baltes, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie.