Des épouses de soldats russes inquiètes sur le sort de leur mari

Plusieurs dizaines d'épouses de soldats russes ont tenté de manifester pour exiger des autorités russes des explications sur le sort de leurs proches, alors même que se multiplient les accusations d'intervention militaire russe en Ukraine.

Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne

Les jeunes femmes se sont rassemblées près de la base militaire de Kostroma, à 330 kilomètres au nord de Moscou. Les autorités russes leur ont interdit de brandir des banderoles. Elles font partie des familles de 350 soldats envoyés à la mi-août participer à des exercices militaires à la frontière russo-ukrainienne. Depuis, certaines n'ont plus aucune nouvelle ; elles savent juste que des corps ont été rapatriés, que d'autres sodats ont été blessés et que neuf d'entre eux sont prisonniers en Ukraine.

Où sont les soldats ?

Mais les commandants du régiment refusent de confirmer qu'ils se battent en Ukraine. « La seule chose qu'ils acceptent de nous dire, c'est qu'ils ne sont pas en Russie », déclare une des épouses, mécontente, à l'issue d'une rencontre avec les autorités militaires.

A « l'offensive »

Selon la présidente du Comité des mères de soldats russes, Valentina Melnikova, citée par la chaîne de télévision d'opposition Dojd, près de 15 000 soldats russes combattent en Ukraine. La femme d'un parachutiste de Pskov, au nord de la Russie a pu parlé à son mari au téléphone : « Nous avons bombardé une semaine et demain nous allons à l'offensive » lui aurait-il dit. Depuis, le téléphone ne repond plus. La commissaire aux droits de l'homme a demandé au procureur militaire de vérifier les informations concernant la mort de soldats russes.

L'Otan, les autorités ukrainiennes puis le chef des séparatistes prorusses de Donetsk ont reconnu la présence de soldats russes amassés le long de la frontière ukrainienne. Seul le représentant de la Russie à l'OSCE a démenti ces allégations. S'il est impossible de savoir à coup sûr combien ils sont, toutes les informations tendent à accréditer la présence de militaires russes en Ukraine, selon Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, interrogé par Diane Jean.

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