Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
« L’assainissement budgétaire et la croissance » sont les deux faces d’une même médaille. En visite en Espagne, Angela Merkel a répété sa formule habituelle. Pour la chancelière allemande comme pour son hôte, le Premier ministre Mariano Rajoy, les pays européens doivent poursuivre les réformes structurelles et remettre de l’ordre dans leurs comptes ce qui constituent pour les deux élus conservateurs la base d’un développement sain d’une économie ayant retrouvé plus de compétitivité.
Interrogé sur le remaniement ministériel en France, Angela Merkel a salué les « réformes courageuses » de François Hollande et lui a souhaité de réussir. Elle a en revanche refusé de s’exprimer sur les attaques d’Arnaud Montebourg contre l’Allemagne. En résumé, la chancelière n’entend pas remettre en cause sa politique actuelle.
Elle est soutenue en cela par l’opinion publique, les médias et les experts allemands. La presse ce matin critique des réformes trop timorées en France et cite l’exemple du gouvernement Schröder. Des experts interrogés mettent en avant les efforts de l’Espagne et du Portugal et dénoncent des mesures insuffisantes en France comme en Italie. Faire de l’Allemagne un bouc émissaire évite selon eux de s’interroger sur ses propres faiblesses.