Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« L’Allemagne est un ami puissant et un avocat de poids de l’Ukraine au sein de l’Union européenne. Elle connaît comme personne d’autre les problèmes auxquels notre pays est confronté ». Les propos du président Petro Porochenko après sa rencontre avec Angela Merkel reflétaient l’importance de cette visite de la chancelière pour Kiev.
Cette rencontre a été présentée clairement par Berlin comme un soutien politique à Kiev. Et Angela Merkel n’est pas venue les mains vides. L’Allemagne veut garantir des crédits pour les infrastructures à hauteur de 500 millions d’euros et 25 millions d’aide humanitaire doivent aussi être débloqués pour les réfugiés.
Une issue politique à la crise ?
Sur le plan diplomatique, la chancelière a plaidé pour un cessez-le-feu bilatéral comme préalable à une issue politique du conflit qui doit respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Petro Porochenko lui a confirmé qu’il défendait toujours son plan de paix pour l’est du pays mais pas au détriment de la souveraineté de son pays.
La chancelière s’est beaucoup investie ces derniers mois comme son ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier dans la crise en Ukraine. Angela Merkel est la responsable occidentale qui a eu le plus grand nombre de contacts avec Vladimir Poutine. Celle-ci prend un risque en évoquant ce déplacement à Kiev où les attentes sont énormes au cas ou cette visite ne suscite pas d’avancée notable. Avant la rencontre du mardi 26 août entre les présidents Porochenko et Poutine à Minsk, la première depuis le 6 juin dernier, la chancelière voulait visiblement tenter sur place d’influer positivement en faveur d’une issue politique de la crise.