Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Daniel Vallot
Torse nu, pantalon relevé jusqu’aux genoux, l'homme s’avance d’un pas hésitant, dans le couloir qui mène à sa chambre d’hopital. Dennis, 36 ans, a été l’un des premiers civils de Donetsk à être touché en plein centre-ville par un tir d’artillerie : « On était dans un jardin d’enfants, pour passer le temps, avec ma copine et c’est là que c’est arrivé ; d’abord, on a entendu un sifflement, puis une explosion et j’ai été touché par un éclat d’obus. Mais j’ai de la chance par rapport aux autres : moi, au moins, l’éclat est passé à travers la jambe... »
Depuis que l’armée ukrainienne a resserré son étau autour de Donetsk, les hôpitaux de la ville accueillent chaque jour davantage de blessés ; des combattants bien sûr, mais aussi de plus en plus de civils. Alexander Shal, anesthésiste à l’hôpital Gorki de Donetsk témoigne : « La plupart sont blessés par des éclats d’obus, toutes les parties du corps sont touchées et on a beaucoup d’amputations. Oui, lorsque la blessure est trop grave, et qu’il est impossible de faire autrement, on est obligé d’amputer… »
Alexander ne cache pas son inquiétude. Pour l’instant, dit-il, nous avons encore assez de matériel, de médicaments et de personnel. Mais si la situation doit se prolonger, il nous sera très difficile de faire face à l’afflux de blessés.