Pour Abdullah Oçalan, le conflit kurde «touche à sa fin» en Turquie

En Turquie, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, a estimé samedi 16 août, date anniversaire du début de la lutte armée de la rébellion indépendantiste, que le conflit qui l’oppose à Ankara depuis 30 ans « touchait à sa fin ». Une lutte qui a fait quelque 45.000 victimes.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Trente ans après la première action armée du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), la petite ville de Lice, tout près de la frontière syrienne, a érigé une statue qui fait polémique : c’est un homme en pantalon bouffant, fusil mitrailleur crosse à terre, qui restera dans l’histoire comme celui qui avait coordonné la première attaque de la guérilla kurde, causant à l’époque la mort d’un militaire.

Si l’événement est passé quasiment inaperçu, c’est que les négociations de paix entre Ankara et le chef de la rébellion, Abdullah Öcalan, toujours emprisonné à vie mais qui rêve d’une libération conditionnelle, se sont largement banalisées. Elles sont même d’ailleurs encadrées depuis début juillet par une série de lois qui devrait les empêcher de dérailler. Autre signe de cette normalisation : le score du candidat pro-kurde à la récente élection présidentielle. Selahettin Demirtas a recueilli 10% des voix, du jamais vu.

Ce qui galvanise les Kurdes en général et Abdullah Öcalan en particulier, c’est surtout la situation en Syrie et en Irak, où les Kurdes apparaissent comme le gendarme du Moyen-Orient face à l’Etat islamique (EI). Les voilà armés par l’Occident contre les jihadistes, et ils se prennent à rêver de l’abolition des frontières de la Première Guerre Mondiale qui les avait alors dispersés sur quatre pays. S’ils ne parlent pas d’un futur Etat kurde, une autonomie élargie, comme celle qui existe déjà en Irak du Nord, ferait largement leur affaire, surtout en Turquie.

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