Kiev accuse Moscou d’incursion sous couvert d’opération humanitaire

L’armée ukrainienne a perdu 13 de ses hommes ces dernières 24 heures dans l’est du pays. L’offensive contre les séparatistes pro-russes se poursuit notamment près de Donetsk et Lougansk, les deux grandes villes de la région, qui subissent des tirs d’artillerie quotidiens. Au moment où l’armée est engagée dans une phase décisive, poursuivant sa progression, Kiev multiplie les signaux d'alerte concernant une possible entrée des troupes russes sous couvert d'opération humanitaire.

C’est le numéro deux de l’administration présidentielle qui a tiré la sonnette d’alarme. Invité d’une émission de télévision à forte audience, hier soir, Valéry Tchaly, a affirmé qu’un convoi humanitaire encadré par des troupes russes, était sur le point d’entrer sur le territoire ukrainien. Quelques heures plus tard, au cours de son point presse quotidien, le porte-parole de l’armée, Andrij Lyssenko dénonçait une « provocation à grande échelle. »

Selon les médias ukrainiens, le président Porochenko a tenu une réunion d’urgence dans la nuit et s'est entretenu avec plusieurs hauts responsables étrangers. Alarmisme démesuré des autorités de Kiev ou menace réelle ? La question reste ouverte. Elle inquiète en tout cas les diplomaties américaine et britannique. « Toute intervention supplémentaire de la Russie serait totalement inacceptable et considérée comme une invasion de l'Ukraine », affirme l'ambassadeur américain à l’ONU, Samantha Power.

Situation critique à Lougansk

Moscou, de son côté, met en garde contre une catastrophe humanitaire imminente. La situation est particulièrement critique dans la ville de Lougansk, privée d’eau, d’électricité depuis sept jours, et où seules la fabrique de pain et quelques pharmacies continuent de fonctionner.

Le Comité international de la Croix-Rouge a confirmé avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe pour organiser des convois humanitaires vers l'Ukraine. Mais l’organisme, qui tient à rester neutre, prévient : « Cela ne peut se faire que si toutes les parties se mettent d’accord. »

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