Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Près du tombeau du soldat inconnu dans le centre de Varsovie, une salve d'honneur retentit en mémoire des victimes de l'insurrection. Assis au premier rang, des dizaines d'anciens insurgés, aujourd'hui la plupart octogénaires, portent leurs médailles et un brassard blanc et rouge aux couleurs de la Pologne, symbole du rattachement à l'armée nationale.
Parmi les anciens insurgés, Janusz, venu avec son petit-fils. « Mon père a été fusillé en 1940, ma sœur est morte à Auschwitz. Qu'est-ce qu'un jeune homme comme moi pouvait ressentir ? De la haine. Personne ne pensait à la fin de l'insurrection, on se disait juste qu'il fallait battre le boche », raconte Janusz Kieszynski.
Parmi les insurgés, il y avait également de nombreuses femmes. Alicia était messagère entre différents bataillons de l'armée nationale. Elle travaillait sous terre, dans les égouts. Malgré les risques énormes qu'elle devait prendre, elle se souvient du 1er août 1944, premier jour de l'insurrection, comme d'un moment de liberté. « Il y avait beaucoup de joie, de bonheur et surtout d'espoir. On se disait que tout allait bien se passer, que l'insurrection ne durerait pas longtemps et qu'on gagnerait », rapporte Alicja Swierczynska-Ciecek.
Après 63 jours meurtriers au cours desquels plus de 200 000 civils polonais ont été tués, les insurgés capitulent. Les nazis les déportent avant de raser Varsovie. Sept décennies plus tard, c'est une ville reconstruite et libre qui rend hommage à ses héros.
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