Avec notre bureau de Bruxelles,
Trouver un nouveau chef de la diplomatie et un nouveau président du Conseil européen en quelques heures, c’était un vrai casse-tête. Cela s’est vite transformé en une mission impossible. Dès avant le début du sommet, le futur président de la Commission Jean-Claude Juncker avait mené des dernières consultations avec les différents pays, parce que les paramètres de l’équation semblaient difficiles à résoudre, et il a dû constater que les positions n’étaient pas conciliables. Les Vingt-Huit ont donc entamé leur sommet sachant déjà qu’ils iraient à l’échec.
Tous affirment aujourd’hui que ce n’était qu’une première étape et qu’elle a permis de préparer une décision rapide pour le sommet du 30 août et que ce jour-là toutes les nominations seront prononcées. Mais il ne faut pas nier l’échec de ce sommet, un échec que certains imputent au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy et au président du Conseil italien, Matteo Renzi.
On reproche à Herman Van Rompuy sa méthode, celle d’avoir choisi de se focaliser avant tout sur deux nominations : celle de son propre successeur et celle de la remplaçante de Catherine Ashton à la politique extérieure. A Matteo Renzi, on reproche de s’être braqué sur la candidature de sa ministre des Affaires étrangères, Federica Mogherini, pour succéder à Catherine Asthon, alors que l’Italienne est jugée trop favorable à la Russie par plusieurs pays d’Europe centrale et orientale. Elle reste toutefois dans la compétition, dans le portrait-robot dressé par le président François Hollande à l’issue du sommet. « Ce poste est réservé à une femme, a-t-il précisé, appartenant au camp social-démocrate. »
La France enfin, ajoute son président, soutient la candidature de l’Italienne. Et comme cette haute représentante à l’action extérieure est aussi vice-présidente de la Commission, c’est maintenant à Jean-Claude Juncker de jouer. L’été sera laborieux pour le nouveau patron de la Commission.